Depuis sept ans, nous sommes orphelins .
Depuis sept ans, nous sommes traqués comme des bêtes .
Depuis sept ans, nos rêves ne nous appartiennent plus .
Mais c’est fini .
Désormais, nous allons nous battre .
Et nous allons gagner .
Premier jour du journal de Paolo, autorité du groupe de résistance du tunnel du Mont-Blanc .
je ne sais par où commencer … cela fait 7 ans que nous survivons comme on peut fasse aux « Autres », et c’est seulement cette dernière année que je ressens une lueur d’espoir . Peut-être est ce pour ça que je me suis décidé à tenir un journal : je crois enfin à un futur possible .
Avant que le Bliss arrive, je n’étais qu’un chasseur Alpin, l’un des meilleurs, mais rien dans ma vie d’avant n’a pu me préparer à devenir un leader …
Le Bliss à emporté tous les adultes, ils sont plongés dans un sommeil profond .Rien ne peut les réveiller … et je ne sais pas pourquoi j’y ai réchappé … hélas .
Peut-être parce que j’ai toujours vécu en haute altitude dans ces montagnes, mes poumons étant surement habitués à la raréfaction de l’air, je ne subis pas le Bliss ? Du moins, pas au point de m’endormir, car malgré tout, je me sens faible .
J’ai aussi vu les « Autres » capturer des adultes endormis, sans savoir ce qu’ils en feront …
Je suis entouré par des enfants que je dois considérer comme des adultes, et pour certains, comme des soldats . C’est dur … Les voir se battre pour le futur, voir ces jeunes pilotes d’ANIMA prendre le chemin de l’autodestruction, voir leurs ancres tout faire pour empêcher cela . Ils se battent tous, et moi je les utilise comme des armes pour la guerre … et j’ai honte de devoir les traiter ainsi . Mais comment pourrais-je faire ? Ces enfants ont les responsabilités d’un adulte, et je dois les considérer comme tels .
Il y a 2 ans de cela, nous avons trouvé une épave d’un automate des « Autres » . Nous avons réussi à en extraire une sorte de cuve, nous l’appelons « le berceau », et nous avons appris à le faire fonctionner .
Le berceau nous sert à matérialiser les émotions de ceux qui rentre à l’intérieur . Nous construisons des automates géants ressemblant à ceux des « Autres », nous les appelons « ANIMA » … seuls les enfants peuvent plonger dans la cuve, ce sont nos pilotes… Je ne peux utiliser le berceau, je succomberai au rêve si je tente cela . La cuve fonctionne toute seule, nous pensons qu’elle utilise l’énergie de nos rêves comme carburant … mais nous n’avons aucune affirmation à ce sujet . Nous savons simplement que nous pouvons matérialiser les ANIMA dans notre réalité ainsi que dans « le rêve » .
Le rêve … Le monde des « Autres » . Avec l’arrivée de cette brume nommée le Bliss, les « Autres » nous ont volé nos rêves, ou plutôt, ils se sont approprié les rêves des adultes endormis, et les enfants ne rêvent plus que d’un monde fragmenté, mélange entre féeries, fantastique et horreur . Chaque fragment se rattachant à l’autre de façon chaotique … du moins, c’est ce qu’ils disent, car moi je continue à rêver comme avant, mais je fais en sorte de ne pas dormir plus de 2 heures de suite, parce que je pense que mes rêves risquent d’attirer les « Autres » à nous . Je suis devenu une dorée rare pour eux .
Notre groupe de résistance comporte :
4 pilotes .
Cécile, novice mais motivé . Un peu trop excitée à l’idée de prendre part à la guerre . je n’ose encore l’envoyer sur le terrain, mais cela devra arriver et elle me prouvera sa valeur … je pense qu’elle cherche à m’impressionner .
Pierro, trop jeune pour avoir été assez entraîné . Il possède la naïveté de la jeunesse, mais paradoxalement, ceci est sa force car il a confiance en tous et ses sentiments en son renforcé, ainsi que son ANIMA .
Virgile, un grand sentimental . Il a du mal à cacher l’amour qu’il porte aux autres enfants … ou peut-être n’essaye-t-il pas . Sa relation avec Charlotte donne une grande puissance à son ANIMA .
Marc, admiré par tous . Il ferme les yeux sur le respect que tout le monde lui porte . Surement qu’il a peur des responsabilités que cela doit apporter . Qu’il le veuille ou non, il est le plus âgé de nos pilotes, et de ce fait, tous le voient comme un grand frère, protecteur et exemplaire . Je reconnais qu’il a un talent inné pour piloter son ANIMA .
Pour chaque pilote, nous avons formé un enfant qui le guide à travers les songes . Nous les appelons « ancre » . Les ancres font le travail le plus dur : ils subissent les sentiments des pilotes, ils doivent l’aider à garder le contrôle de ses émotions sans faire part des leurs, et le plus dur, c’est le manque de reconnaissance . Les pilotes sont admirés, mais les ancres subissent le poids de l’échec . Leurs responsabilités sont grandes … bien plus que la mienne .
Emilie est la plus expérimentée des ancres . Elle préfère guider Pierro dans ses missions, mais son professionnalisme fait qu’elle se portera volontaire pour n’importe quels pilotes .Elle se mettra en danger pour aider au mieux pendant une mission .
Lisa … quoiqu’elle ait du mal à vaincre sa timidité (ce qui fait qu’elle soit un peu distante), fera toujours de son mieux pour protéger le pilote avant tout … même si la mission risque d’en pâtir .
Fred, le plus empathique de nos ancres . Il ressent et comprend la détresse de son pilote, quel qui soit, et trouve toujours un moyen de le réconforter . Je pense qu’il réussira toujours à éviter le pire au cours d’une mission .
Aurélie, elle fera tout pour réussir la mission . Elle sait motiver son pilote . Elle arrive même à le pousser à prendre des risques pour réussir, et pour ça, elle est respectée car elle sait s’imposer .
Nous avons aussi besoin de main d’oeuvre pour différentes taches .
Manon s’occupe de notre petit élevage de chèvres . Son travail est capital car grâce à elle, nous avons du lait et quand on peut ce le permettre, de la viande . Elle doit prendre d’énormes risques car elle doit sortir à l’extérieur pour nourrir les chèvres, et le danger ne vient pas que des « Autres » : la faune et la flore a survécu au Bliss, ils n’en subissent pas les effets, et les loups sont attirés par nôtres bétails . Qui plus est, Manon profite de ses sortis pour nous rapporter de l’eau, l’une des ressources dont on ne manque pas dans notre région .
Francis épaule beaucoup Manon . Il part avec elle, la protège du mieux qu’il peut . Il surveille beaucoup les alentour au cas où une menace arriverait . Il est nos yeux qui scrute l’extérieur du camp .
Vladimir est notre infirmier . il n’a pas grande connaissance du métier mais grâce à notre réserve de médicament et de produit de soins trouvé dans un camion sous le tunnel, le plus gros de son travail est de trouver le remède qui correspond à nos symptômes .
Lisette fait le plus gros des travaux . Elle fait de son mieux pour aménager notre base et la rendre plus vivable avec les matériaux qu’elle peut trouver, bois, pierre … Elle a des journées éreintantes .
Charlotte est là pour bricoler tout ce qui est mécanique . Elle est douée pour son âge, c’est elle qui a réussi à faire fonctionner le berceau . C’est la petite amie de Virgile … pour le moment . Grâce aux pièces détachés que nous avons en quantité sous le tunnel (les véhicules, des marchandises de camions …) et grâce aux réseaux électriques des lieux, elle a réussi à nous bricoler et à entretenir de quoi nous produire de l’électricité … le seul hic est que nous devons ravitailler en carburant . Pour l’instant, nous y arrivons .
Adèle fait la cuisine . Elle fait de son mieux pour diversifier notre alimentation avec le peu qu’on lui procure .
Et Philemon… notre archiviste . A la base, c’était son idée de tenir un journal … je n’ai jamais voulu, jusqu’à présent . D’ailleurs, il n’est pas au courant que je suis en train d’écrire ces lignes …
Face à l’arrivée du Bliss, le monde à changer . Les hommes se cachent, les animaux se comportent de façon … différente . Mais le plus perturbant, est l’eau . L’eau dont on dépend est devenu un danger potentiel pour nous . Si on entre en contact avec elle, nos émotions sont absorbées et deviennent une partie de l’eau . Du même, quand nous la buvons, nous ressentons des émotions qui ne sont pas nôtre … L’eau pure que la neige nous procure est vital, elle n’est pas salie par des émotions, et c’est celle-là que nous consommons .
Et enfin, nous avons créé un lien avec un autre groupe de survivants : des nomades qui passent de temps en temps par là . Nous leur donnons le gîte et ils nous apportent des produits que nous ne pouvons trouver dans notre région . Jusque-là, nos rapports sont amicaux .
Voilà, je pense avoir parlé d’à peu près tout en ce qui nous concerne . Je ne sais pas si je continuerais de tenir ce journal, mais à ce moment précis où j’écris ces lignes, j’ai repris espoir .